Après une décennie sous le règne de Ricardo Tisci, une nouvelle tête arrive à la direction de Givenchy : Clare Waight Keller. Avec elle, la marque renoue avec l’image chic et bourgeoise qui avait fait connaître la maison tenue par Hubert de Givenchy – pensons à la grâce d’Audrey Hepburn dans sa longue robe en mousseline blanche, brodée de fleurs.

Clare Waight Keller, douce Anglaise discrète, loin des people qui entouraient son prédécesseur, avait imposé chez Chloé un style féminin, romantique et pastel, avec des lignes vaporeuses. Elle arrive chez Givenchy avec la même délicatesse, marquée de sexyness.

Qu’elle figure aujourd’hui parmi les 500 personnalités les plus influentes de la mode ne surprendra personne. Sereine et sûre d’elle, elle marquera les années à venir de son regard félin et de ses audaces irrésistibles. Capable de bousculer les certitudes d’une maison historique (elle a été formée chez Tom Ford), ses robes en mousseline transparente se portent sans soutien-gorge.

Sa première collection laisse voir des silhouettes aux épaules marquées, vêtues de fine gaze de soie ou de dentelles noires et blanches ajourées de fleurs brodées sexy en diable, empruntant à la grammaire de la lingerie fine. Enfin une large place est faite aux imprimés graphiques ou animaliers, puisés dans les archives de la Maison.

Son amour de la maille, la liberté des formes, les couples amples, la dentelle anglaise et les broderies inspirent à ses silhouettes un romantisme fou et des lignes libres. Des décennies rock (de John Galliano à Alexander McQueen), Clare Waight Keller réimpose les valeurs qui ont fondé la maison Givenchy : féminité extrême, glamour et sensualité.